Visite à pied de Shawville

L’église anglicane actuelle a été construite dans les années 1870 grâce au travail acharné et au dévouement de la congrégation locale. L’édifice est de conception normande, construit en pierre des champs, avec une tour à l’avant et une entrée principale sur le long côté de l’église. Les colons protestants irlandais de la région n’ont pas tardé à construire un lieu de culte qui se trouvait à l’origine de l’autre côté de la rue. Le cimetière s’est développé autour. Le cimetière est intéressant en soi, puisqu’il abrite certains des premiers colons de la région et de nombreuses personnalités qui ont construit la ville. Le cimetière révèle certaines des difficultés et des tragédies de la vie des pionniers, et de la vie au siècle dernier en général. Le visiteur y trouvera des familles entières décimées par la maladie, des enfants tués par des maladies infantiles presque inconnues aujourd’hui, des jeunes femmes emportées bien trop tôt en couches, des jeunes hommes tués dans des accidents d’exploitation forestière ou agricole. D’un autre côté, le cimetière est un lieu de fierté, car c’est là que reposent les hommes et les femmes qui ont jeté les bases de notre Canada. C’est là que se trouve notre patrimoine, dans les pierres qui parlent de lieux lointains : l’Irlande, l’Écosse, l’Angleterre.

Outre l’église et le cimetière, une institution tout aussi importante pour les premiers colons, l’école, était située à proximité de ce site. Le premier bâtiment scolaire, construit en 1831, a cédé la place à une structure en charpente en 1840. Par la suite, un solide bâtiment en briques de deux étages servira d’école sur ce site. Depuis 1851, date de la création d’un district d’enseignement secondaire, l’établissement est connu sous le nom d’”Académie”. Au même titre que le médecin de campagne, l’instituteur de l’époque est considéré avec beaucoup de respect. L’enseignement a d’abord été l’apanage d’hommes relativement instruits, mais il a fini par devenir une profession pour les jeunes femmes. Sévèrement sous-payées, ces femmes travaillaient dans des conditions qui mettraient à l’épreuve la plupart des gens d’aujourd’hui. Elles enseignaient à une multitude d’enfants de différentes classes, tous dans la même pièce mal chauffée. Souvent, elles étaient confrontées à des élèves plus âgés et beaucoup plus grands qu’elles. D’une manière ou d’une autre, elles ont persévéré et des générations de jeunes ont été formées par ces femmes dévouées.